L'artiste performeur Abraham Poincheval, un mois après s'être enfermé pendant une semaine dans une statue d'homme-lion, a débuté une traversée de la Bretagne à pied équipé d'une armure, tel un "chevalier errant" du XXIe siècle.
Vous le croiserez peut-être. Abraham Poincheval est parti samedi du village de Lanrivain (Côtes-d'Armor), où se tient le festival
"Lieux Mouvants", l'artiste de 45 ans n'a marché que 5 km pour sa première étape, avec une armure de 30 kg sur le dos et par une température de 30°C. "C'était une petite mise en bouche", a-t-il expliqué à l'AFP.
Les étapes suivantes devraient compter entre 10 et 20 km par jour avec une arrivée prévue à Brest dans "10 à 15 jours". L'idée est d'être "une sorte de Don Quichotte, de mythe qui voyage", "un chevalier qui a perdu son cheval" et "part à la conquête du XXIe siècle", a expliqué l'artiste.
Dormir chez l'habitant
Avec son armure médiévale du XIVe siècle refaite "à l'identique, en un peu plus allégée", il devrait notamment traverser les Monts d'Arrée avant de rejoindre Brest, "ville en bord de mer, où les possibles peuvent arriver". Sur le chemin, il espère être hébergé par des habitants, dont beaucoup sont interloqués à son passage. "On a fait pas mal de rencontres, c'est très marrant. Ça surprend assez quand ils voient passer un mec en armure", a raconté Abraham Poincheval, notamment sur le plateau de France 3 Bretagne avant son départ.
Des expériences liées à l'enfermement
Depuis plusieurs années, Abraham Poincheval multiplie les expériences d'enfermement. Il a déjà passé une semaine dans une statue d'homme-lion dans le parc du musée d'Aurignac (juin 2018), huit jours dans un trou sous une pierre d'une tonne (2017) et deux semaines à l'intérieur d'un ours naturalisé (2015).
Il a aussi vécu une semaine sur une plateforme à 20 mètres au-dessus du sol devant la gare de Lyon, à Paris (2016), "enfermé dans le vide". Il a traversé les Alpes-de-Haute-Provence en poussant un cylindre de 70 kg, qui était à la fois un abri et un appareil photo
(2011). Enfin, il a habité à bord d'une bouteille géante (6 mètres de long) en remontant le Rhône (2015).
Marcher avec une armure, "c'est un enfermement en déplacement", raconte l'artiste. Une armure "c'est comme un exosquelette, ce n'est pas facile de se mouvoir dans ce genre d'objets. Cela demande une certains souplesse d'esprit pour s'adapter à ce carcan", ajoute-t-il.
Le réalisateur Matthieu Verdeil suit cette épopée à vélo avec sa caméra et son appareil photo, dans le but d'en faire un film.